Dans une communauté dont le niveau culturel, compte tenu des conditions à remplir pour vivre et travailler dans ces conditions particulières, sera a priori élevé, la recherche constituera une des activités majeures. L’économie martienne devrait en tirer une part déterminante de ses revenus d’exportation et le potentiel scientifique de la planète doit donc être considéré comme un élément de l’environnement de la colonie déterminant pour son évolution.

Ce potentiel, révélé dès à présent, sera exploité sur plusieurs plans :

• La biologie : à l’époque, la question de la vie sur Mars sera évidemment tranchée ; qu’on trouve des micro-organismes vivants ou fossiles, l’étude comparative de la biologie moléculaire martienne et terrienne promet de faire approcher de beaucoup plus près les fondements mêmes du phénomène de la vie, avec toutes les conséquences qu’on peut espérer dans le domaine médical. Si on devait constater que la vie n’a pas réussi à éclore, on sait que l’histoire géologique de la planète (phase initiale propice à la vie suivie d’ères au cours desquels les dépôts sédimentaires primitifs ont été préservés) aura conservé des indices sur cette phase restée stérile, dont l’étude permettra d’approcher les origines de la vie.

• La planétologie comparée : même après un siècle d’exploration scientifique, beaucoup restera à faire pour mieux connaître la planète et nous aider ainsi à améliorer nos modèles géologiques, climatiques, hydrologiques, et de mieux comprendre comment fonctionne la Terre. En particulier, certains travaux scientifiques, comme les forages à très grande profondeur, ne pourront être entrepris que par une communauté suffisamment développée.

• La maîtrise de l’environnement et des ressources : ce sera peut-être le domaine de recherche scientifique et technologique dont la colonie tirera le plus de profit, au travers de la mise au point de procédés dont ils céderont la licence pour des applications terrestres. Cette maîtrise est tellement déterminante pour la viabilité d’une colonie et le potentiel de progrès tellement ouvert qu’elle devrait engendrer une véritable industrie de haute technologie. Les sous-domaines principaux concernés sont : recyclage de l’eau, recyclage ou amendement des déchets, maîtrise et stockage de l’énergie, récupération de l’énergie thermique des centrales, cultures intensives à haut rendement, gestion des écosystèmes clos, etc.

• Les sciences humaines : quel extraordinaire sujet d’étude que cette nouvelle communauté, créée à partir de rien, une entité humaine totalement nouvelle ! Les travaux dans ce domaine devront évidemment se dérouler essentiellement sur place, donnant naissance à un institut de recherche de pointe qui travaillera en étroite relation avec ses homologues terriens.